Home Scène Riot Girl Chârogne, c’est pas pour les doux !

Chârogne, c’est pas pour les doux !

Publié le 16 Août 2024 par

Le vendredi 9 août avait lieu en prestation aux Bains Publics – Cabaret culturel, coop de solidarité à Rimouski, le groupe montréalais Chârogne. Les Bains Publics font la promotion d’une scène alternative en ayant une programmation des plus diversifiée en région.

Ce groupe féministe formé en 2014 et inspiré du mouvement Riot grrrl est composé de quatre musicien(ne)s de la diversité sexuelle et de genre.

Chârogne

Jo

Vous reconnaitrez probablement Jo Franken (il, iel en alternance) à la basse qui fait aussi partie des groupes The Friendly Frogs Freak Show, Caniche et Bouge pas. Sur scène, Jo est un chien qui ne peut qu’aboyer pour s’exprimer. Durant le show, pendant qu’il improvisait un solo à la basse, la batterie a embarqué, suivi de Nas à la guitare pour l’accompagner, ce qui en a donné, l’instant d’un moment, une belle progression artistique.

Catherine

Catherine Jeanne-D’Arc (iel, il, elle en alternance) au chant et à la guitare rythmique, est diplômée de l’École supérieure de théâtre, ainsi qu’en création littéraire à l’UQÀM, en plus d’avoir étudié en chant jazz et d’être drag king. Catherine occupe bien tout l’espace sur scène pour capter l’attention et ne se gêne pas pour aller faire un tour dans le public.

Nas et Sara

Nas Ganon (iel) à la guitare lead, docteur en musicologie, a également reçu une formation musicale en jazz et musique populaire au conservatoire d’Aix-en-Provence (France). Cette dernière qui a passé tout le long du show avec une cagoule sur la tête (ouff ça ne devait pas être facile avec cette chaleur) a su exécuter des solos très intéressants qui donnaient sa couleur dans les tounes. Sara Blair (elle), à la batterie, est musicienne autodidacte depuis l’âge de six ans.

Un show qui pique notre curiosité

Je n’avais aucune attente envers ce show et je ne connaissais pas ce groupe. J’ai été surprise par la qualité des pièces jouées, on sent que se sont des musicien(ne)s avec un bon bagage musical. Leur spontanéité sur scène, l’enchaînement des tounes et les rôles de chacun forment un tout plaisant à voir et à écouter. C’est devant une foule participative qui dansait et bougeait constamment que Chârogne a joué des tounes en anglais et en français avec parfois une sonorité plus jazzé, parfois plus groovy, parfois plus punk et parfois plus rock. Un très beau mélange de style avec des paroles engagées propulsées par une voix juste qui donne le ton aux tounes. Comme Catherine l’a mentionné, Chârogne a interprété pour la toute première fois sur scène, un cover Marcia Baila de Les Rita Mitsouko qui fût un très bon choix.

Trigger Warning

Leur dernier album lancé en mai 2023, Trigger Warning, s’est glissé au numéro un du palmarès CHOQ.FM un mois seulement après sa sortie. Celui-ci évoque des thématiques féministes comme la diversité sexuelle et de genre, le droit à l’avortement, l’objectivation du corps des femmes, le non-consentement, les blessures intergénérationnelles et plus encore. Ces thèmes sont abordés de sorte à amener une possible guérison et une force pour l’auditoire, le tout en gardant le côté satirique, dérisoire et provocateur propre à Chârogne.

Pour terminer, le groupe a un beau parcours de scène ayant participé aux festivals Pop Montréal, Gamiq, Pouzza Fest et Les Filminites, en plus d’avoir assuré la première partie d’Hubert Lenoir. La formation continue leur tournée un peu partout au Québec jusqu’au 23 août et le 18 novembre à Saint-Hyacinthe.

Lien pour lire un article d’un autre show de Chârogne : ici

Rédaction : Cynthia Côté

Crédit photos : Cynthia Côté

Correction : Val Girard

Révision : Marie-Eve Landry