Home Scène Riot Girl La place qui leur revient…

La place qui leur revient…

Publié le 04 Sep 2022 par

Lorsque nous avons commencé à brainstormer sur ce projet, il nous a semblé tout à fait approprié d’avoir une section consacrée à la scène féminine/Riot Grrrl/Queer. Non pas qu’elles doivent être mises en retrait, en marge ou dans une case à part. Absolument pas. Mais nous avons eu envie de leur désigner un endroit bien à elles, un espace spécial. Parce qu’elles le sont, spéciales. Non pas parce qu’elles sont meilleures, ou bonnes pour des filles, mais parce qu’elles sont égales à tous. Mais aussi, parce qu’elles doivent encore et toujours relancer le débat. Nous n’avions pas envie que leur visibilité se noie dans une marre d’autres articles. Car on va se le dire, des bands féminins/Riot Grrrl/Queer, il y en a bien moins. Pourquoi il y en a moins? Ça fait des années que je me pose la question. Est-ce la difficulté de se tailler une place dans un milieu d’hommes? Est-ce un manque d’intérêt? Honnêtement, je n’en sais rien. Ce que je trouve dommage cependant, c’est que l’on n’en voit pas suffisamment grimper sur les planches. Je ne dis pas qu’il n’y en a pas. Je dis simplement qu’il n’y en a pas assez. Et pourtant, il y en a des excellentes. Le débat fait rage dans les médias depuis tant d’années (et pas seulement dans la scène punk) mais bien dans l’ensemble de la culture, tout style confondu. Mais pourquoi? Pourquoi doivent-elles se faire une place, pratiquement quémander leur nom sur un « lineup » alors que les planches devraient être, d’emblée, pour tout le monde, talent à l’appui. Pourquoi entendons-nous, encore aujourd’hui, que des bands sont bonnes pour des filles? Les Horny Bitches soulevaient la maladresse il y a plus de 7 ans, et pourtant, ce discours trône toujours, tant dans le public qu’en arrière scène. Chloé de Dure Réalité, que j’ai eu la chance d’interviewer récemment, était plutôt optimiste quant à la place de ses camarades féminines. De mon côté, j’ai l’impression qu’il faut toujours rappeler tout le monde à l’ordre. Il ne suffit pas de montrer les crocs pour qu’au final un  »booker » se dise : Ah mais oui, rajoutons un band de filles et tout le monde va arrêter de gueuler… Non! Il faut que ça se fasse tout naturellement. Ma grande fille de 12 ans est une fan finie des bands féminins, surtout de la vague Riot Grrrl des années 80’/90’. De Joan Jett en passant par Bikini Kill, de L7 à Bad Cop Bad Cop, elle en connait quelques chapitres de plus que moi sur le sujet et c’est à elle que j’ai envie de dédier cette section. À elle, mais aussi à toutes celles (et même ceux) qui ont besoin d’un espace pour se retrouver, pour se comprendre, pour s’identifier, pour crier leur rage, pour lever haut et fort un poing qui ne baissera que lorsque cette lutte des genres sera derrière nous.

Pour continuer la réflexion :

https://www.lapresse.ca/arts/musique/entrevues/201508/17/01-4893206-femmes-de-rock.php

Crédit photo: https://www.facebook.com/nobrocity