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Angine de poitrine au purgatoire

Publié le 04 Jan 2025 par

Angine de poitrine, nom de band accrocheur captant l’attention des curieux. Je veux les pogner sur le vif depuis de trop nombreux rendez-vous manqués, dont Le Culte de Port-Alfred. Ils se sont donnés en spectacle plus d’une fois depuis leur apparition sur la stratosphère. Quand j’ai vu qu’ils seraient à l’After party de La Quête à Alma, le vendredi 20 décembre, j’ai sauté sur l’occasion.

Angine de poitrine

J’ai déjà un chandail blanc d’Angine de poitrine, je suis ben patché. Une seule démonstration de leurs talents a aiguisé tous mes sens ; ça eu lieu pendant le GAMIQ 2024. La pièce livrée, Sherpa était exquise, tout en me laissant sur mon appétit.

Angine de poitrine

La Quête

Seconde édition de La Quête qui se tient du 20 au 22 décembre à l’église Saint-Pierre d’Alma. L’objectif de cette généreuse initiative est de rénover une autre église : Saint-Joseph d’Alma.

Une programmation musicale offerte qui s’échelonne sur deux jours. Le concept s’articule avec la présentation de deux spectacles dans l’antre de Dieu, chacun suivi d’un After.

La Quête

Quatre artistes renommés, leur nom résonnant un peu partout ces temps-ci. Pour l’ouverture : Philippe Brach, Marie Céleste, Éléonore Dessureault et Sandra Contour.

La nuit suivante, le contrat est assigné à Patrice Michaud, Fred Fortin, Lou-Adriane Cassidy et Hubert Lenoir.

La Quête

Je ne pouvais arriver plus tôt pour en profiter, j’en ai donc jasé avec une amie arrivant de là. Son coup de cœur est sans équivoque Sandra Contour, qui a laissé sa folie s’exprimer. Cet évènement est propice à des duos inespérés. Comme celui de Philippe Brach et Marie Céleste interprétant Last call, une finale digne de son appellation. Les photos prises, qu’elle m’a exposées, sont à couper le souffle. Le décor divin est appuyé par une multitude d’éclairages colorés bien dosés.

Pour le prochain After party de La Quête, du samedi 21 décembre, ce sera au tour de Surf Rock Unusual Fantasy de mener à bien le deuxième purgatoire.

Café du clocher

Café du clocher, emplacement du péché

Géographiquement situé dans la ville d’Alma, le Café du clocher est le choix le plus judicieux et propice à un succès garanti. La salle, par excellence, s’est fait une beauté afin que notre passage au purgatoire soit mémorable.

Café du clocher

Toutes les lumières apparentes ont été substitués par des ampoules de couleur rouge. Dès mon entrée, je suis enveloppé par une boucane omniprésente, service rendu par une machine à fumée en constante opération. Asthmatiques s’abstenir ou c’est à vos risques et périls.

Café du clocher

Le mur derrière le comptoir arbore le prix remporté au GAMIQ 2024, pour la meilleure salle de spectacle. Je suis prêt à la purification de mon âme pécheresse, mais mon accès au paradis attendra.

GAMIQ

Mise en marché éclatée

Ma prochaine destination est la table de mise en vente, opérée par le fidèle Frank. Il s’empresse de me lancer son speach de vendeur en m’informant qu’il ne reste que quatre vinyles de leur album Vol. 1. Un second pressing est à venir.

Je met la main sur un des restants, malgré que je possède déjà la cassette limitée de couleur or étincelant réveillant en moi des souvenirs de ma cartouche de Legend of Zelda sur NES. Elle a été fabriquée par Les cassettes magiques.

Angine de poitrine

Ambiance immersive

La scène du Café du clocher est vêtue d’un décor grandiose. Un drap noir à pois blancs est accroché comme toile de fond. Des concepts contradictoires, la fusion de l’opposition et l’inclusion de la différence sont mis de l’avant. Tout est agencé, un équilibre à point. À l’avant-plan, nous retrouvons une pyramide dorée.

Angine de poitrine

Angine… de poitrine

Angine de poitrine est un groupe saguenéen strictement instrumental, ce qui n’est pas mon genre de départ, dans mes cordes de prédilection. Leur musique passe par le rock, progressif, mathcore, surf rock aux abords du post-punk. Ils nous font découvrir la micro tonalité, qui consiste en l’exploitation des notes existantes entre les douze intervalles habituellement joués. Je suis un adepte du band australien King Gizzard & the Lizard Wizard, une influence ressentie.

La légende raconte que lors de leurs premiers spectacles, ces deux mascottes lançaient, projetaient de la nourriture dans leur public. Tout a débuté avec des sardines, par la suite substituées par du Paris Pâté et maintenant ce sont des hot-dogs.

Ces extraterrestres ont leur propre langage, que vous pouvez entendre à l’écoute du vidéo promotionnel du Festival des Musiques de Création au CEM. Identités inconnues entourées d’un mystère certain.

KHN

KHN est le guitariste/bassiste à l’instrument au double-manche. Habillé d’une chienne one piece avec son long nez proéminent à la Pinocchio. Tête pyramidale, des yeux en signes de dollar et une barbichette tressée à deux têtes.

Ce spécimen unique joue sur ses nombreuses pédales nu-pieds. Deux dés à six faces sont visibles sur le bas de sa basse.

KHN

KLEK

KLEK est le batteur disposant des draps sur ses peaux pour produire un son plus assourdissant. Tête cylindrique ornée d’une pyramide, yeux pyramidaux et sourire figé psychédélique.

Son nez, lui aussi, ne passe pas inaperçu : long, mou, plié. Carcasse habillée d’épaulettes de hockey desquelles ressortent de petits bras courts, sans oublier ses jambes menues.

BLER

Dans une autre galaxie

La performance se poursuit ; ils utilisent tout l’espace qu’ils occupent. KHN avec son déhanchement de cou fait chanter sa double guit et basse, même que parfois sa guit sonne comme une basse. Il enregistre ses propres tracks de basse qu’il passe en boucle pendant qu’il manipule sa guitare. Avec lui, le duo sonne comme un trio. J’entends du King Gizzard & The Lizard Wizard, surtout les solos.

KLEK fouette sa double trinité : trois caisses de résonance et trois cymbales. Cet hurluberlu regarde en ma direction avec son sourire mesquin, du bout de ses grosse babines. Nez cassé qui virevolte au vent en suivant ses mouvements exagérés, très prononcés. Il danse en battant.

Pour bien connecter avec Angine de poitrine, tel un hypnotiseur le demanderait, disposons nos deux mains pour former un triangle. Tantôt sautillant de bas en haut avec leurs mains formant cette forme géométrique équilatérale. C’est leur moyen de communication avec les terriens, à la Je s’appelle Groot. Entre les emportées musicales, ils nous parlent à coup de bruits de gorge, langue unique.

Angine de poitrine

Je me rapproche pour mieux admirer les détails de près, soigneusement sélectionnés et bien agencés. J’assiste à une démarche artistique multidisciplinaire. Pas de food fight, nourriture lancée projetée ce soir. Rendez-vous culinaire manqué, j’aurais finalement dû souper.

J’ai une douleur au cœur, oh ça va, ce n’est qu’une angine de poitrine. Bras gauche engourdi, boucle infinie jusqu’au prochain accord, harmonie. Je tente de retrouver mon univers. Le trip est sous contrôle, provoqué pour triper, sensations fortes garanties. Ce show planant est hypnotique, enivrant telle une transe.

Angine de poitrine

Le quatrième morceau angoissant amorce avec juste d’la basse. Les deux personnages nous bombardent de notes à un rythme insoutenable. KHN a assurément plus que cinq doigts pour réussir une telle prouesse.

Angine de poitrine

Nous devons quitter cette planète

Le buzz a une fin ayant comme artifice la toune Sherpa. Que de la guitare et quand la basse embarque, un trash a starté! Bousculades, hostilités lancées.

KHN

KNH sort fumer une top dehors. Après tout, ils sont peut-être humains, du moins humanoïdes ?

BLER

Je forme un triangle en duo avec mon nouvel ami.

KHN

J’ai fait autographier mon vinyle de la griffe de KHN et KLEK dans leur écriture, signature personnalisée. Ma perspicacité me dit qu’il y aura un Vol. 2.

Angine de poitrine

Rétrospective 2024

C’est mon dernier article pour clore l’année 2024. Je finis ça en beauté avec Angine de poitrine, mon cadeau de Noël à moi de leur part et à vous de ma part. Je me suis épanoui au cours des 1=dix mois au sein du Bad Crew.

Merci à tous mes lecteurs assidus, les nouveaux et ceux à venir. Ma récompense c’est de savoir qu’il y a plus que moi qui lit mes textes. On se voit dans un show en 2025 la gang.

Rédacteur : Patrice Belley

Crédit-photo : Patrice Belley

Correction et révision : Julie Fortin