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Du monde à messe pour le Taverne Fest 2

Publié le 03 Juin 2024 par

Le coin des rues Racine et Riverin fourmille de monde en ce vendredi 24 mai, premier soir du Taverne Fest 2. La petite terrasse et le trottoir devant l’édifice sont bondés de petits groupes qui échangent rires, boissons et tabac plus ou moins aromatisé. Je reconnais plusieurs visages. Je croise Michel Cantin, tout sourire et l’air ravi. J’ai hâte que ça commence.

Pour cette deuxième édition, Productions Colimason conserve une formule similaire à 2023 : de la musique ouvrière présentée dans trois salles de Saguenay (Taverne Racine, Taverne Plaza, Brasserie Port-Alfred), et une organisation de type DIY en collaboration avec des compagnies régionales (Cidre Joli Rouge, Brasserie Port-Alfred). En 2024, la moitié des groupes au line up viennent du Saglac, il y a 30 % plus de filles sur scène et on chante en français une fois sur deux. Que demander de mieux !

The show must go on

Comme tout événement, l’organisation du Taverne Fest 2 a su s’adapter. En effet, l’horaire de l’événement est légèrement modifié, entre autres à cause de l’indisponibilité des bands Cambodian Deathcamp et Les Râleuses. De plus, Bauxite, qui devait présenter un spectacle acoustique le samedi, a aussi annulé sa présence. En définitive, ces impondérables n’ont altéré en rien la qualité du festival. Chapeau, Michel !

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The 351’s brise la glace

Le groupe, de formation assez récente, vient de Québec. Les gars sont contents de décoller la deuxième édition du Taverne Fest 2. La foule, qui remplit la moitié du bar, se rapproche des 351’s dès les premiers accords. Ça promet. Le trio joue un punk simple, épuré mais bien exécuté, et se raconte entre les chansons. En plein mon style.

En cohérence avec le thème, des chansons sont dédiées à “la classe moyenne, la classe impopulaire, (…) qui est de plus en plus étouffée ». Tout le monde se retrouve en ces mots; le crowd cheere et s’agite en guise d’approbation. Le Corner se remplit tranquillement au fil du set et de tunes telles que Which side are you on? et The real enemy. Le premier spectacle de la soirée achève, et le Taverne Fest 2 est lancé en beauté.

De “Saint-Honoré Skatepark”: Les Crapules !

Les Crapules débutent leur partie sur une vocalise remplie de disto avant d’ouvrir sur ces mots :  » prenez votre Prions en Église, page 18″. À ce moment-là je suis dehors près des fenêtres, et j’éclate de rire. Je me dépêche de rentrer pour ne rien manquer de ce qui s’annonce être une prestation de fou, avec la chanson Dur à cuire garochée tout de go. 

Les Crapules, c’est un  bon p’tit punk rock en français, rempli d’énergie, et composé de musiciens aguerris. Entre les pièces, JP Vautour (voix) a toujours le mot pour rire. “Bonne fête à la blonde de soif [une bière de la Brasserie Port-Alfred] qui nous suit depuis quatre ans” introduit, au son des rires du public, une autre des pièces de leur set, Maladie ou Mes problèmes, j’me souviens plus. J’aime leurs tunes aux p’tits riffs sautillants; ça détend et donne envie de bouger. J’aime aussi le fait que Sam Gauvin et JP Vautour se partagent parfois le chant, c’est dynamique. 

Ce soir, la musique se perd un peu dans les conversations; je vois, comme tout le monde, des gens que je n’ai pas croisés depuis si longtemps. On perd peut-être quelques paroles de Maniaque d’la 20, mais on vit ce moment tous ensemble. La foule semble se départir de sa timidité à mesure que le temps passe et bouge de plus en plus. Tout le monde est parfaitement réveillé pour Dirty Cheetah.

Une première visite au Saguenay pour Dirty Cheetah

Je suis drette en avant, aux premières loges, afin de découvrir Dirty Cheetah. Les riffs électriques et le son punk rock soutenu sont tout à fait exquis. Je me laisse séduire par les rythmes de Lynn aux drums et par leurs chansons simples mais percutantes comme Polite As Fuck, Hyperactivity ou Psycho Pat.

Durant la performance de Dirty Cheetah, je danse et me défoule comme le crowd qui semble avoir  laissé sa gêne de côté pour se laisser aller sans retenue. “On est peut être de Montréal mais on chante aussi en français –  « en français svp » (rires)  – mais ça dure pas longtemps”, de lancer le band avant d’entonner Coït interrompu. Bref, mais efficace. « Vous êtes en feu icitte« , crie Lynn derrière ses percussions. Et c’est vrai, on brûle tous d’amour pour la musique, ce soir. Dirty Cheetah a su conquérir toute la foule : c’est clairement mon coup de cœur de la soirée.

Avant le show, je me suis procurée un peu de merch, telle que leur nouvel EP Polite as fuck; c’est musicalement délicieux. Mon pote Jay et moi nous sommes laissés tenter par les albums de Pale Lips et de Taxi Girls, autres projets dans lesquels s’implique Lynn. Allez donner une écoute, ça vaut la peine en maudit.

Une finale improvisée

La soirée tire à sa fin et tout le monde jase un peu partout. Soudain, une entrée fait grand bruit. Ce sont nul autres que Pépé et son épouse Karine, venus dire coucou. Le duo nous a même gratifiés de deux chansons, dont une de Dead Kennedys. Finalement, Pépé et Karine ont gâté les gens pour leur 10e anniversaire de mariage, qu’ils célébraient en grand spectacle, le lendemain au Café du clocher. Quelle belle façon de clore la première soirée du Taverne Fest 2 !

Rédaction : Julie Fortin

Photographie : Annie Freska Blackburn

Correction et révision : Marie-Eve Landry

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé la musique, le style punk et les crêtes dressées. J'suis une intello finie, un peu geek et un peu pirate. J'évolue régulièrement dans les shows et dans le événements. Tu m'y verras souvent en retrait, mais toujours à l'écoute. J'ai parfois l'air sauvage parce que je dis pas un mot ou si peu. En fait, j'suis dans ma bulle, à penser à toutes sortes d'affaires ou à juste vivre le moment présent. Viens me parler, j'suis ben smatte, bien que j'aie plus de mots sur papier que dans la vraie vie. Correctrice, rédactrice et admin au sein du Bad Crew, j'ai pour objectif de faire rayonner la scène du SagLac, qui est vivante, accueillante et remplie de trésors de toutes sortes!