Dead Alright : Tête d’affiche du mois de juin

Est-ce que je me trompe, mais à la base Dead Alright c’était un projet solo auquel
s’est greffé d’autres membres ?

Oui exactement! Pendant la pandémie j’ai travaillé sur plein de chansons qui étaient au
départ pour mon autre groupe Brand New Lungs. Mais au final, je me suis retrouvé avec
11 chansons complètement terminées (paroles, instruments, chœurs, etc.). L’idée a
commencé à germer dans ma tête de me péter un trip, et faire un truc de bucketlist que
j’avais : un projet studio seul avec ces chansons-là. J’ai écrit à J-F Girard du
Lindbergh Studios (avec qui j’avais enregistré avec Never Hit Again jadis) et je lui ai
parlé du projet. Il a écouté les chansons et il a été très intéressé!
Au départ je n’étais pas censé faire de spectacles, c’était juste un trip de studio. Éventuellement, la réception a été bonne et je me suis dit, pourquoi pas? J’en ai parlé à
mes anciens bandmates de Never Hit Again et ils ont été partants. On a immédiatement
commencé à booker une tournée en Europe. Ce projet-là sert vraiment à cocher plein de
trucs sur ma bucketlist!

Pour lire l’entrevue de la tête d’affiche du mois de mai, c’est ici.

Dead Alright ? Ça veut dire quoi dans le fond ?

Premièrement, ça sonne bien! Mais aussi, c’est un dérivé du nom de mon film d’horreur
préféré, Dead Alive (si vous avez pas vu ça, GO!) C’est comme un cartoon avec des
milliers de litres de sang.
Dead est aussi utilisé en anglais dans des expressions pour marquer quelque chose
d’extrême, par exemple “dead wrong”. Je trouvais ça drôle de juxtaposer Dead et
Alright. Un peu comme si je disais “crissement correct” en québécois.

Louis-Charles, tu es aussi dans Brand New Lungs et Never Hit Again, pourquoi un
nouveau projet ? (pu si nouveau là, mais bref, tu comprends la question)

Mes anciens projets étaient tous collaboratifs. Dead Alright a commencé un peu
plus comme un projet solo en quelque sorte, d’un point de vue créatif. J’aime beaucoup
avoir le contrôle sur la vibe de la musique et sur le visuel du groupe. C’est aussi une
excellente excuse pour collaborer avec mes meilleurs amis et amener ça dans des
directions que je trouve intéressantes sans avoir à demander la permission de
personne.

Dancing Through the End of Days est sorti l’automne dernier, es-tu satisfait de
l’accueil qu’a reçu ce premier opus ?

Vraiment! Après quelques spectacles, j’ai même vu des gens qui chantaient les paroles des
chansons pendant qu’on les jouait. Je ne crois pas qu’il existe un meilleur sentiment que
ça en musique. C’est vraiment malade.
J’étais un peu nerveux au début du processus parce que, avant la sortie de l’album,
j’avais décidé de sortir toutes les chansons une par une à chaque mois, et terminer ça
avec la sortie de l’album comme un tout. Je suis quelqu’un qui aime mieux écouter sa
musique en format album, mais je me suis dit qu’étant donné la réalité du paysage
musical actuel sur internet, ça serait peut-être une formule gagnante. Et finalement, je
suis vraiment content d’avoir fait ça. Mois après mois, je voyais une augmentation
régulière du nombre d’écoutes. Je ne crois pas qu’autant de gens auraient écouté les
chansons si j’avais juste sorti l’album d’une traite. Gloire aux dieux de l’algorithme!

Chaque fois que je vois le fameux bonhomme iconique de Dead Alright, j’ai
comme un malaise tellement il est laid et beau à la fois. Peux-tu m’en parler ? Est-
ce qu’il représente quelque chose ?

Je cherchais vraiment un personnage à la Milo de Descendents comme identité visuelle
pour le projet. J’ai toujours trippé zombies et films d’horreur et le nom du band avait le mot
Dead dedans. Alors tout est tombé en place facilement dans ma tête.
J’ai immédiatement pensé à un zombie, mais un peu blasé. Genre: “je suis mort pis je
m’en calisse. Ça a été une grosse année, crissez-moi la paix”. On était en pleine
pandémie et c’était un sentiment qui me semblait approprié et vraiment drôle sur un
zombie.
Pour le masque qu’il y a sur la pochette de l’album, j’ai cherché partout sur internet pour
un masque de zombie comme j’avais dans ma tête mais j’ai rien trouvé, alors j’ai décidé
de le faire moi-même DIY. J’ai assemblé, à partir de deux masques différents coupés et
recollés, j’ai sculpté des bouts en latex et j’ai peinturé le tout. Je suis vraiment content
du résultat final, il est sur un présentoir dans mon sous-sol et ça fait peur à tous les
enfants de mes amis qui viennent chez nous.

Louis-Charles, tes influences sont lesquelles ? Les bands qui t’ont le plus forgé
ou inspiré en tant que musicien ?

Évidemment que les premiers bands (Green Day, Offspring, Bad Religion, NOFX,
Millencolin) que j’ai écouté quand j’avais neuf ans ont mis une bonne base de ce que j’aime
comme énergie et comme mélodie dans la musique.
Mais depuis, je pense que des bands comme A Wilhelm Scream, The Swellers, Living
with Lions, Bigwig et Belvedere, forment une grosse partie de mes influences. J’aime les
trucs catchy mais pas quétaines. Le genre de trucs qu’on peut gueuler en pile dans un
show. J’aime les bonnes grosses voix et j’aime quand il y a beaucoup d’énergie dans les
chansons. Je suis pas vraiment un gars de balades ou de shoegaze atmosphérique.

Qu’est-ce qui s’en vient pour toi (vous) dans les prochains mois ?

J’ai déjà plusieurs nouvelles chansons de commencées! Je vais focusser sur avancer ça
le plus vite possible pour aller enregistrer et sortir du nouveau matériel aussitôt que
possible. Cette fois-ci j’aimerais bien que mon band enregistre l’instrumental avec moi
en studio, plutôt que j’enregistre le tout seul. Ils sont clairement de meilleurs musiciens
que moi!
Je fais aussi, à part Dead Alright, des shows acoustiques et un show hommage aux
boys bands/pop 90s en version punk rock (ça a l’air con mais c’est vraiment le fun!) I
want it that way avec des grosses guits, c’est surprenant. Alors je me garde pas mal
occupé!
Sinon, avec Dead Alright, on revient d’une très cool tournée en Europe. J’aime mon
band d’amour ! Clairement j’aimerais bien faire le plus de shows que je peux avec
eux en travers de tout ça! Écrivez-moi et on se book des shows!

Rédaction : Louis-Charles Berthiaume

Correction : Josée Marcoux

Révision : Marie-Eve Landry