Home Scène Riot Girl Du bonbon, gracieuseté des Enfants Sauvages

Du bonbon, gracieuseté des Enfants Sauvages

Publié le 16 Mai 2023 par

J’ai bien failli débuter cette chronique par un tab*****k, mais ça n’aurait pas été professionnel de ma part. Pour vrai, c’est le premier mot qui m’est venu en tête : TA-BAR-NAK! Mais ça rentre donc ben au poste c’t’affaire-là! Parue le 28 avril dernier, je savais que cette sortie s’en venait et elle était pas pire au-dessus de ma pile beaucoup trop grosse de choses que j’avais à écouter. Et lorsque Rox m’a envoyée le lien direct au Bad Crew, je me suis dit : ah fuck off! Ça, ça passe drette en haut de la pile. C’est que les Enfants Sauvages, je les aime depuis un moment déjà.

Je les avais découverts autour de 2020 lorsque je faisais de la recherche de contenu pour le P’tit Moment Thrash. C’est de cette manière que j’avais été mettre mes oreilles sur leur premier album Crève ton cœur (2018). En 2022, j’avais été invitée à assurer l’animation du côté du Festival La Bardasse et j’avais produit une série d’entrevues avec les bands présents sur le line-up, dont Rox d’Enfants Sauvages. J’étais tellement stressée!

Crédit photo : Joce Laflamme (Facebook)

Rox Arcand est pour moi un modèle. Le portrait type de la femme engagée, assumée, passionnée, féministe. Le parfait exemple de la Riot Girl. Véritable icône de la scène punk depuis bon nombre d’années, co-propriétaire du disquaire le Knock Out à Québec et enseignante d’arts, j’étais très enthousiaste de pouvoir la voir avec son band lors de mon passage à La Bardasse. Cette prestation fût, sans contredit, l’une des plus marquantes que j’ai eu la chance de voir: Rox reprenant à sa manière un discours légendaire de Diane Dufresne.

Crédit photo : DLB Photographie

Mais la raison première de ce papier n’est pas de vous dresser la biographie de Rox. Car dans son band, les Enfants Sauvages, se regroupent cinq talentueux musiciens aussi excellents les uns que les autres. Mais débutons avec Rox. Vétérane de la scène de la vieille ville de Québec depuis plus de 20 ans, Rox (maman punk) a été drummeuse dans le défunt band Molly’s Decline, ainsi que dans Machinegun Suzie. Sa voix unique, qui rappelle un croisement entre Exene Cervenka (Band X), Patti Smith et Poly Styrene (X-Ray Spex), mais empreinte d’une émotion indescriptible, accaparante et dérangeante. Lorsqu’elle nous gueule ses textes, on peut ressentir une partie de ses tripes, de son vécu et de sa sagesse. Harmonieuse, fluide et enivrante, c’est ainsi que j’entends les notes de sa voix transpercer les arrangements pour devenir à elle seule, un instrument.

Vint ensuite Steve. Je dois l’avouer, c’est un peu mon crush dans le band. Ex-guitariste de Xavier Caféine, de Burger Boys et bassiste pour The Hacked (un de mes bands chouchous de la relève), vous pouvez aussi voir Steve performer à titre de DJ au Scanner Bistro.

Deux basses s’entremêlent au cœur des Enfants Sauvages, celle de Justine Beaulieu et de Max Be Te. On peut entendre Justine collaborer dans plusieurs autres projets, notamment accompagnée de sa guitare sèche, alors que l’on peut entendre Max performer dans le band The Death Wheelers. Enfin, au drum, c’est Charles-Antoine (Garant) qui assure le rythme. Étudiant en musicologie et artiste solo, Charles est un musicien accompli dont le nom se fera entendre de plus en plus au cours des prochaines années, j’en suis persuadée.

Maintenant que les présentations sont faites, revenons au but initial de cet article, soit la critique de l’album Arythmie. Arythmie est le deuxième album studio du groupe. Un album de dix-huit tracks plus hallucinantes les unes que les autres. J’ai l’habitude de faire une review de chacune des pièces, mais cette fois-ci, c’est pratiquement impossible vu la durée relativement courte de chacun des morceaux. Ce que je peux te dire par contre, c’est que ça garoche sur un esti de temps. Des intros distorsionnées, du drum rapide et saccadé. On dirait que le band s’était fait presser d’enregistrer, comme si la fin du monde venait cogner à leur porte.

C’est rapide, harmonieusement névrotique avec un son parfaitement déstabilisant. Arythmie est un savoureux mélange de rock’n’roll et de garage punk sur des riffs rappelant les bands anarcho-oldschool des années 80’. On y entend, tout au long de l’enregistrement, une comptine qui apporte un sentiment mêlant l’angoisse, le lugubre et la nostalgie. Aussi, c’est intéressant d’entendre Rox commenter la prise des tracks tout au long de la captation. Il faut dire que cet album a été enregistré dans un one-shot-deal, en une journée. Du génie, tout simplement, qui apporte une touche intéressante et particulière. Et même si tout l’album surpasse la perfection, je dois bien l’admettre, ma pièce préférée est Vodka Vendredi. Chose certaine, j’ajoute cet album à ma liste des meilleures sorties de 2023 et il sera difficile à déclasser.

Crédit vidéo : Punx Make Noise Productions

Je te laisse les liens des différentes plateformes pour les suivre, ainsi que les prochaines dates de shows un peu partout en province.

Facebook

Instagram

Bandcamp

19 mai à Montréal (TraXide) – lancement d’album

21 mai à Montréal (Pouzza fest)

26 mai à Québec (Pantoum) – lancement d’album

3 juin à Rimouski (L’Underground)

22 juillet à Baie-St-Paul (Le Festif)

29 septembre à Québec (L’Anti-Bar et Spectacles)

Collaboratrice: Claudia Beaudoin

Correctrice: Mélissa Noël

Révision: Marie-Eve Landry