Inside Crew Productions sème le chaos pour le temps des fêtes
Publié le 09 Jan 2024 par Frosty Pat
Inside Crew Productions sème le chaos avec deux excellents concerts pour le temps des fêtes. Un premier événement au Traxide le 29 décembre et un autre à La Source de la Martinière le lendemain. J’ai assisté à la première soirée qui était en solidarité avec les personnes sans-abris.
Flyer du show de Montréal
Flyer du show de Québec
J’arrive tard, c’est brumeux, c’est bouetteux; il fait un temps de canard. J’apprécie le nouveau trottoir qui remplace le sentier chaotique des lofts de la track. Après quelques consommations, il pouvait s’avérer ardu de s’aventurer sur ce chemin. La section merch déborde, la diversité de l’offre est immense. Quatre groupes vont performer. Ripcordz est en tête d’affiche, avec Danny Duke (Fast Food Fairies, etc.) à la basse et Gopal (Reset, etc.) à la batterie. Out Of Order, Défaillance et Conditions Apply complètent la liste.
Conditions Apply
J’étais en train de manquer le bateau avec ce band. Malgré ses nombreuses collaborations avec plusieurs groupes que j’affectionne, c’était ma première interaction avec Conditions Apply. Le fanatique d’audio en moi aime ce qui se passe dès les premières notes. Une guitare hasardeuse qui manque de définition sans faire grimacer, juste pour nous rappeler le vieux punk américain. Même durant ses solos, le guitariste sait comment remplir le vide créé par son absence à la section rythmique. Des musiciens qui s’accordent régulièrement et rapidement. La basse suit de façon énergique les mélodies de la guitare, sans plus. Les deux voix sont bien exploitées. Le chanteur principal use d’une voix plus rauque tandis que le bassiste chante plus clairement. Ils mélangent punk rock mélodique et hardcore d’une façon que j’ai particulièrement appréciée.
Défaillance
Le groupe nous met en garde dès le départ avec la pièce d’ouverture de leur dernier LP : Défaillance Système. Aussitôt, le pit s’active. Défaillance rapplique avec deux autres titres du dernier album. Dans la salle, le son est gravement médiocre. Aucune guitare, peu de basse, mais beaucoup de voix et de drum. J’adore la voix de Gagnon, mais c’est toujours mieux avec de la grosse guit en arrière. Le Traxide s’en fout, l’ambiance reste survoltée.
C’est le chaos total dans le moshpit à DIY. Puis, le groupe nous joue quatre chansons de leur dernière parution sur Pils Records. D’ailleurs, leur chanteur descend dans la fosse un p’tit brin durant leur cover des Flokons Givrés : Barré des Foufs. Je vous invite à prendre connaissance de ce dernier EP ou tout autre projet de Pils Records en suivant ce lien. Défaillance nous a offert un set rempli de nouveautés et les fidèles ont chanté autant les anciennes que les nouvelles chansons.
Out of Order
Les vétérans de la Oï! prennent un certain temps à s’installer, dû à de petits ajustements de la batterie et à l’installation du backdrop. Je connais leur discographie par cœur et j’ai hâte de voir à quel genre de setlist nous aurons droit. Le groupe débute avec quelques titres du dernier album : Saints and Sinners, Valley of the Wolves, Stay with me et Grass is Greener. D’ailleurs, nous avons fait une revue de cet album ici. Ça trash de gauche à droite et même de haut en bas, avec la mezzanine.
La qualité du son est maintenant au rendez-vous. Un tone de guitare parfois rock’n’roll, parfois pesant et dans ta face. À la batterie, nous avons David Morin (ex. : Les Charognes) qui remplace leur drummer habituel. Ayant déjà joué avec lui, je peux vous dire qu’il possède une écoute et une capacité à rendre un band homogène hors du commun. Donc ce soir, ça rentre au poste! Ensuite, Out Of Order enfile des chansons plus rock’n’roll et plus Oï! qui nous laissent bien entendre les walkings de basse. Bien que la salle se soit un peu vidée durant les deux dernières tunes, le band a tout donné et aurait mérité l’énergie totale de la foule jusqu’à la fin.
Ripcordz
Ripcordz saute sur la scène. Paul Gott utilise le Marshall de Out Of Order qu’il a probablement crinqué comme il n’a jamais été crinqué. Cela dit, la basse est toute aussi puissante. Un peu comme la philosophie de Motorhead, Ripcordz joue assez fort pour vous faire perdre vos sens. Les vibrations vous envahissent; c’est l’anarchie auditive. Le groupe débute avec X. Le bassiste a besoin d’une petite leçon pour se souvenir du riff au début et ce n’est que charmant. Le moshpit est gigantesque et amical. Une belle compétition de pogo. Le micro du chanteur fait défaut et se fait remplacer en 30 secondes. Comme à l’habitude, le tech du Traxide est aux aguets et on apprécie. De Army Boots à Not Dead, Ripcordz ratisse large dans sa discographie. Le frontman nous raconte des histoires inspirantes entre les performances. Il propage l’idéologie punk comme personne. Le trio termine l’année avec Anarchy. Pour conclure, Paul nous remercie tous d’exister et de garder vivant le mouvement qui lui permet d’être qui il est.
Rédaction: Frosty Pat
Photos: Francis Lalonde (@perdu.sur.film)
Correction: Valérie Lapierre
Révision: Marie-Eve Landry