Home Scène Canadienne Prendre le taureau par les cornes : Maggots et Kaustyk @ JEM

Prendre le taureau par les cornes : Maggots et Kaustyk @ JEM

Publié le 13 Juil 2023 par

À la suite de la parution du review de Cosmic, je fus très attentive à la lumière donnée – ou pas – aux artistes de la région ou de la relève faisant office de première partie. De ce fait, je me suis particulièrement intéressée au type de couverture donné par le journal local durant Jonquière en Musique (JEM). De tous les articles que j’ai lus ces derniers jours, aucun n’a même mentionné les artistes en ouverture, tous genres confondus. C’est à croire qu’il n’y a toujours qu’une seule prestation dans la soirée.

Ok, je m’y attendais, mais toujours est-il que le constat est décevant. Entendez-moi bien : je n’ai rien contre le fait qu’on parle des artistes en tête d’affiche; c’est plutôt l’absence de mention des groupes en ouverture qui alimente mon malaise.

Parce qu’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, je prends le taureau par les cornes pour que Kaustyk, Maggots et Matante Mutante puissent avoir la couverture qu’ils méritent.

Le triomphe de Kaustyk (Arvida)

L’humidité des derniers jours laisse un temps écrasant dans son sillage. C’est une température idéale pour l’échauffement des esprits avec de la musique aux rythmes lourds. Kaustyk envahit la scène de JEM, et commence immédiatement son set avec un paquet de riffs électriques. La foule se soulève et s’anime pour les saluer. Ce sera une bonne soirée.

Comme au Taverne Fest, le groupe se fait intime avec le crowd, par le partage de p’tites tranches de vie entre deux chansons. « Nous autres on avait un local de musique, on n’avait pas de fenêtre, y’avait pas de lumière… Ben on avait du courant, mais quand on jammait, ça pouvait durer 3 heures ou 3 jours, on sait pas. ». Ça fait rire dans la foule et ça crée des liens. Sérieusement, qui peut résister à leur humour?

Kaustyk : talent, charisme et surprises

Kaustyk agrémente régulièrement son set de breaks musicaux pour faire languir le public, et ça marche. Le site est presque plein et la foule hétéroclite crie sa joie d’être là et de vivre ce moment en grand. Le pit se sent interpellé par : « Y’en a tu qui viennent d’Arvida? La prochaine s’appelle Arvida! Vous allez tu m’aider ? » Puis, Pascal (voix) scande « Arvida! Arvida! » avec énergie, jusqu’à ce que le public soit en feu et crie plus fort que lui. Durant leur jeu, des solos transcendants sont exécutés avec virtuosité, démontrant tout le talent des musiciens de Kaustyk.

Vers la fin, Pascal saisit la tribune du moment pour féliciter le guitariste, Alex Fortin, pour ses victoires au Championnat de motocross régional un peu plus tôt dans la journée. En effet, ce dernier a même dû manquer le sound check du show afin de recevoir ses honneurs. Il reçoit tout de suite une acclamation bien méritée.

« On boucane la prochaine » introduit Cigarette, la dernière chanson de leur prestation. Enfin, les membres de Kaustyk se rassemblent sur scène dans une superbe accolade, avant qu’Alex Riverin (drums) ne pitche ses baguettes dans le public conquis.

Après le show, j’ai su que cette performance était leur dernière de l’été. En effet, j’me suis laissée dire qu’un album est actuellement en préparation. Il me tarde déjà d’écouter ce nouveau contenu, qui fera certainement l’objet d’une chronique.

Bandcamp : https://kaustyk.bandcamp.com/track/almost-dead

Maggots (MTL Slipknot Tribute) : le moment fort de la soirée

Maggots profite du hype créé par Kaustyk dès son entrée sur le stage : « Faites du bruit Jonquière! ». La bande-hommage arborant les masques emblématiques de Slipknot commence en force, sous un public quasi-frénétique. Le site du JEM a achevé de se remplir d’une foule variée, tous âges confondus. Les gens gueulent et chantent les poings dans les airs, moi la première.

Maggots en est à sa troisième présence à Jonquière, et se ravit de revoir la ville. Le band interagit beaucoup avec le crowd et stimule son mouvement en continu. La débandade sauvage des Maggots, combinée au jeu des spots, rend le tout très dynamique : on a vraiment l’impression de voir la formation originale, dans un show d’envergure. « J’veux deux circles pits » sert d’introduction à Duality et la fosse devient plus folle. Pendant ce titre et tous les autres, on entend clairement l’écho retentissant de la foule en totale symbiose avec le band, comme si elle en était le dixième membre.

Durant Psychosocial, le public ne manque pas un mot lorsqu’il s’agit de poursuivre une ligne des paroles. La chanson finit sur un « merci je t’aime ». La foule en redemande; on aime ce best of de Slipknot. La chaleur est suffocante et les maigres brises d’air sont bienvenues.

La finale incroyable des Maggots

La soirée avance et le spectacle achève, on le sait. Maggots semble en être conscient aussi et entend tout faire pour marquer sa performance dans les esprits. Le lead vocal et son acolyte descendu dans la foule font accroupir le monde durant Spit it out. On s’exécute. Alors, « Jump the fuck up! » retentit dans les tympans et le crowd saute au complet, comme propulsé par une bombe.

Puis, s’ensuivent Wait and bleed et People = Shit. Cette dernière a donné lieu à un immense wall of death, heureusement immortalisé dans cette vidéo. Tout le monde se déchaîne sur Before I forget. Les paroles et les notes agréablement infernales de Surfacing résonnent en fin de spectacle… « Fuck it all – Fuck this world – Fuck everything that you stand for » … à entendre la foule beugler, il est indubitable que Maggots a livré la marchandise.

Prochain spectacle : Amqui pour le MetalAgorA, le 12 Août

… Un p’tit détour par l’after-show

La soirée est quand même jeune, aussi ai-je fait un détour par L’Envol pour prendre un dernier verre pendant l’after-show de JEM. Matante Mutante se prépare à faire triper le monde un peu plus longtemps. Peu après mon arrivée, les 4 membres au visage peinturluré s’entassent sur la petite scène du bar. En avant la musique!

Sans perdre une seconde, les riffs éclatent les oreilles et tout le monde danse. Il y a comme de l’électricité dans l’air pendant le set, juste ben assez hardcore. Matante Mutante n’hésite pas à faire la promotion de son nouvel album Pâté Maison, « un CD tout neuf », durant sa prestation.

Tout du long, le chanteur gratifie le monde d’une séquence de « bonne fête, joyeuses Pâques, joyeux Noël et bonne année » entre les chansons, et ça noue un lien festif entre tous. Le band de Shipshaw gâte son crowd avec des tunes telles qu’Un os dans l’baloney et Chaude Lapine. Matante tombe même dans le sentimental, avec une reprise hardcore de La dame en bleu de Michel Louvain. Féérique.

Leur set est excellent, mais mon organisme me rappelle bientôt à la réalité : j’ai ma semaine dans le corps et ce dernier crie fatigue. Je quitte peu après Bitburger, « une tune pour boire, une tune pour boire, à soir on boit de la bière », non sans une pointe de déception d’être incapable de tougher pour voir le dernier groupe, Shapeless Matters. Malgré tout, j’ai fouillé le Facebook du groupe pour dégoter ce petit vidéo. Alléchant, n’est-ce pas?

Rédaction : Julie Fortin

Révision : Marie-Eve Landry

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé la musique, le style punk et les crêtes dressées. J'suis une intello finie, un peu geek et un peu pirate. J'évolue régulièrement dans les shows et dans le événements. Tu m'y verras souvent en retrait, mais toujours à l'écoute. J'ai parfois l'air sauvage parce que je dis pas un mot ou si peu. En fait, j'suis dans ma bulle, à penser à toutes sortes d'affaires ou à juste vivre le moment présent. Viens me parler, j'suis ben smatte, bien que j'aie plus de mots sur papier que dans la vraie vie. Correctrice, rédactrice et admin au sein du Bad Crew, j'ai pour objectif de faire rayonner la scène du SagLac, qui est vivante, accueillante et remplie de trésors de toutes sortes!