
Du punk en masse avec Balm Squad
Publié le 21 Déc 2023 par Julie Fortin
Il fait frette, on gèle en ce 25 novembre. Par contre, rien ne me ferait manquer Balm Squad, Vermine Kaos et Défaillance au Paradox. En effet, Punx Make Noise Productions, Punk Nation Production et le No Name Show coorganisent la soirée, qui sera riche en découvertes et en musique. Le band Zeal devait initialement être présent, mais a dû se désister et laisser sa place à Desaxed Bastards. Une fois sur place, je reconnais Dizz par sa voix, pis j’suis donc contente qu’on puisse se voir enfin en vrai.
Desaxed Bastards
Desaxed Bastards est un nouveau groupe du Saguenay, tout frais de deux mois. Le sound check a lieu dans le brouhaha des conversations, sur fond de rumeurs et de rires. Le test de son s’étire, et on est tous un peu confus : c’est commencé ou pas ? Zut, la musique s’arrête, comme un coït en suspens. J’étais prête ; je suis déçue. Le ‘Dox est plein de beau monde quand les premières notes de basse résonnent enfin. C’est le temps, le public a faim. Une brève intro « la seule solution… Tout décalisser ! » Et ça commence. Quelques accords, une chanson et la présentation officielle suivent : « salut tabarnac on est Desaxed Bastards pis ça fait deux mois qu’on existe… Pis on vient d’Arvida ».
La musique de Desaxed Bastards – du punk hardcore – a du rythme et le crowd répond bien. Dans les chansons, des bouts agités et des beats cassés, doublés d’invectives remplies de rage, comme un paquet de trucs sur le point d’éclater. Le pit bouge, conquis. Dans la cohue, je saisis l’un de leurs titres, Great again. On entend bien la musique, mais difficilement les voix. C’est dommage. Desaxed Bastards quitte le stage dans la plus grande convivialité. Comme baptême de la scène, c’était super.
Vermine Kaos
Vermine Kaos se produisait la veille avec Dysruptive au Café du Clocher, à Alma. Connaissant l’énergie des deux formations, ils ont certainement tout donné après avoir bravé la tempête pour s’y rendre, mais tel n’est pas mon point. C’est la première fois que je vois Vermine depuis l’arrivée de son nouveau batteur, Fredo. Je me suis laissée dire que ça garoche en masse et j’ai hâte de me faire ma propre idée…
Effectivement, le band est de feu, et les rythmes saccadés renforcent l’intensité de leur musique. Les gens boivent, chantent et dansent, verres et poings dans les airs. Malheureusement, les ajustements au son ne corrigent pas la perte des voix. Elles sont noyées dans le son des instruments. Je chantonne tout de même Escouade antisociale et Faussaires de la science quand je les entends. Vermine Kaos termine sa prestation énergique sur sa chanson éponyme et sur l’heureuse annonce de son entrée en studio le 10 décembre.



Défaillance
Défaillance monte sur scène. C’est son dernier spectacle en région avant un petit bout de temps. Le party bat son plein dans le tumulte des mouvements et des cris. Les chansons commencent, parsemées de longs espaces entre elles. « Normalement on enchaîne les tunes, mais là on va parler un peu parce que je suis un peu trop saoul » d’expliquer Gagnon (voix). Ça tombe à point, pis je la trouve drôle ; l’alcool est bon. Gab le drummer habituel est ailleurs ce soir, mais son substitut se tire très bien d’affaire. Patient zéro et Rien à foutre nous sont lancées en pleine face. Ça nous rentre agréablement dedans, et il fait de plus en plus « soif ». Éventuellement, Défaillance garroche Sans contrôle, issue de son dernier album.
Vers la fin de sa portion, le band invite spontanément Balm Squad à les rejoindre sur scène. Après quelques faux départs tout à fait hilarants, I turned into a martian et We are 138 de Misfits sont reprises, au plaisir de tous. C’est beau, tout le monde chante, le stage est plus que vivant, pis il fait chaud dans la place. Le mohawk d’El punkos s’écroule sous la chaleur des spots. Ce beau get together se termine sur Blitzkrieg bop (Ramones), gueulé à l’unisson.



Balm Squad
J’avais hâte de voir jouer ce band d’Ottawa. Dès son entrée sur scène, Balm Squad alimente la frénésie présente dans l’air. Les musiciens commencent en force sur des accords remplis de jus divin. Je me laisse saisir au vol par leur son streetpunk, bien battant et équilibré. Le monde danse et répond du tac au tac à l’énergie de Balm Squad. « We were in Quebec City last night and they tried to kill us », raconte le groupe à la blague entre deux chansons. En nous-mêmes, on rit, sachant très bien que l’hospitalité de La Baie va les achever.
Je capte l’énergie contagieuse de Balm Squad à chacune des notes, comme lors de la chanson Point of no return. Je trippe, c’est vraiment bon d’entendre tout le monde gueuler. Puis, de nouvelles chansons sont annoncées en même temps qu’apparaît un certain Adam, saxophone en main. La chaleur du cuivre qui accompagne les accords me séduit un peu plus. Les derniers morceaux se mêlent aux discussions hurlantes du bar, et le spectacle s’achève.
Plus tard, je me suis laissée dire que les gars de Balm Squad avaient vécu la soirée de leur vie durant leur visite au Saguenay. La réciproque est vraie ; tous ceux présents ont, comme moi, passé un excellent moment.
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Rédaction : Julie Fortin
Crédit-photo : Jay-Cherry
Révision : Val Girard